La charge mentale, c'est quoi ?

Le terme de charge mentale ne vous dit peut-être rien comme ça mais c'est une réalité psychologique lourde qui touche la plupart des femmes. Prenons le temps de décrypter ce phénomène -qui n'est pas si nouveau que ça à bien y regarder- et qui provoque à lui tout seul burn-out, dépressions et douleurs physiques liées aux émotions refoulées.

La charge mentale ou quand il faut tout gérer avec le sourire !

Maman, conjointe, épouse, femme active, amie, amante, femme au foyer, fille de...

De manière générale, on parle de charge mentale à partir du moment où la personne touchée est en couple avec enfant(s). Là, se met alors un engrenage subtil et terrifiant qui consiste en une accumulation de tâches liées au quotidien que la femme subit... Seule !

Il faut savoir qu'une femme gère en moyenne 65% des tâches ménagères et plus de 73% des tâches parentales. Ces chiffres sont déjà très alarmants mais il faut savoir qu'en plus de tout ça, elle doit penser à tout ce qui doit être anticipé, prévu, géré, accompli dans la dernière minute et qui plus est, tout doit être exécuté à la perfection car tout le monde garde un œil sur nous, mamans, qui nous devons d'être parfaites ! Quelle pression !

La charge mentale est un travail invisible. La personne touchée va, en permanence, penser, penser et encore penser. « Le linge a-t-il fini de tourner ? Il va falloir que je l'étende... ». « Les affaires de piscine c'est bon pour demain matin ? Oui... Ah non, il manque la serviette de bain qui va sécher ce soir donc il faudra que je pense à la mettre dans le sac demain.. ». Ah il faut que je fasse des courses aussi... Je pourrais les faire par internet mais ça va me faire me coucher à plus de minuit... J'hésite. J'aimerais bien me poser. D'ailleurs ça me fait penser que je n'ai pas vérifié ce qu'il reste dans le frigo. J'y vais ce sera fait... ». Et bien d'autres exemples multiples tels que les rendez-vous chez le médecin, les vêtements à gérer, les chaussures à racheter, les courses, le ménage, les comptes, tenir son travail, son intérieur et écouter ses enfants et passer du temps avec eux et assurer avec la belle-famille et voir quelques amis de temps en temps et les recevoir tiens, assurer les repas, être à jour dans ses lessives, signer les cahiers de liaison des enfants... Bref, vous en avez clairement PLEIN LA TÊTE !

En plus de tout cela, il faut être disponible pour son mari et conserver une vie conjugale équilibrée et sereine si possible. Sans parler de la vie sociale qui finit souvent par passer à la trappe en premier.

Les femmes d'aujourd'hui assument énormément de casquettes et subissent cette charge mentale en permanence qui se traduit juste par le mot : PENSER ! Penser, penser et encore penser... à tout !

Et les hommes dans tout ça ?

Aaaaah les hommes... Alors, que dire ? Bien loin de ce que pouvaient être leurs aînés qui avaient été éduqués en pensant que leur femme était leur bonniche, nos Jules d'aujourd'hui participent tout de même nettement plus aux tâches, d'une part mais surtout à l'éducation des enfants. Il n'est pas rare du tout de voir un papa changer la couche de ses enfants sans aucun souci. Demandez cela à votre grand-père, vous allez passez un moment mémorable... Donc effectivement, il y a du progrès mais pas assez. Pourquoi ? Pourquoi n'est-il pas possible de se satisfaire de cette avancée notable ?

Et bien pour deux raisons essentielles :

• La première, c'est le fameux « Ben fallait m'dire » ou petite variante « Ben fallait m'demander ». Qui ? Qui parmi vous, chères lectrices, a déjà entendu cette phrase qui hérisse le poil ? Vous devez certainement être beaucoup. Vous l'avez même sûrement entendu de la bouche de vos ados chéris. Et oui... Loin d'être anodine, cette assertion entraine à elle seule une flopée de sous-entendus et de schémas qui se mettent en place pour ne plus jamais bouger. L'homme se place comme exécutant, celui qui fait ce qu'on lui dit de faire, presque bêtement ou en tout cas machinalement. Si vous n'êtes pas précise dans votre ordre, le travail ne sera pas fait correctement. Exemple : Mets le biberon au lave-vaisselle s'il te plait. Il s'avère que le lave-vaisselle est plein et doit être rangé avant de pouvoir y mettre le biberon sale mais cela n'a pas été demandé au moment de l'énoncé de tâche donc le biberon sera posé à coté du lave-vaisselle donc autant dire que ça ne sert à rien.

Et donc pour qu'il y ait un exécutant, il faut qu'il y ait un donneur d'ordre, une cheffe de projet mais pour donner des ordres, il faut les penser et s'organiser et pour soi et pour son conjoint. Donc triple tâche qu'au final, vous préférez presque faire vous-mêmes car ça va plus vite que de tout expliquer à chéri.

• La seconde c'estla notion d'aide ! Quand votre mari ou conjoint entend vos demandes et les exécute donc, il est fier de vous dire qu'il vous a aidée. Ou alors il va souvent vous dire « Tu as besoin d'aide ? » ou « Dis-moi si je peux t'aider ? ». L'intention de départ est bonne mais une chose est tout de même assez dingue pour être soulignée non ? On parle bien d'aide là ???

Faisons une pause et essayons de mieux comprendre ce phénomène : Jules ne vit pas dans cette maison ou appartement ? Il ne se nourrit jamais ? Il n'a pas de besoins naturels comme aller aux toilettes ou prendre une douche et se laver les dents ? Et surtout il se déplace en lévitation sans jamais salir le sol ? Et bien si ! Il mange, utilise de la vaisselle, salit le sol, va aux toilettes et se douche et fais les mêmes choses que vous au quotidien. Donc pourquoi VOUS, vous devriez ranger, nettoyer, briquer, gérer et anticiper alors que votre bien-aimé vous « aide » ?

Non, il doit faire les mêmes choses que vous dans cette même logique. Je salis, je nettoie. J'utilise, je nettoie. Je vis ici, je participe. Tiens, voilà le mot juste à utiliser : PARTICIPER !

Et oui messieurs, vous participez, vous partagez les tâches ménagères mais vous n'aidez pas... Aider dans ce cas n'est pas soutenir. Car aider inclut une notion sporadique et donc au moment d' « aider » votre femme, vous ne saurez rien faire car vous ne le faites pas assez souvent pour être efficace et savoir ce qu'il faut faire sans même avoir à demander. Tout cela devrait être normal et naturel, point !

Attention, je m'adresse ici aux femmes car elles sont une majorité à souffrir de charge mentale mais quelques hommes sont également touchés par ce phénomène. Donc messieurs, lisez tout ce texte en transposant mes dires à la gente masculine ^^.

Si vous vous sentez concerné(e)s par ces quelques lignes, prenez conscience de la gravité de la charge mentale et de votre situation. Votre santé physique et mentalesont en jeu.

Y'a-t-il des solutions ?

Oui, il existe des solutions qui ne sont pas toujours simples à mettre en place mais qui peuvent déjà enclencher une forme d'équilibre entre vous et votre moitié.

Il faut :

• Lâcher prise : comme dit plus haut, il est plus facile pour la femme de faire toute seule que de donner des ordres. Pour autant, il faut absolument qu'elle apprenne à déléguer des tâches qui vont devenir de plus en plus faciles pour son conjoint. Les hommes peinent à trouver leur place dans cet ordre établi et dans la gestion du quotidien. Il est grand temps d'accepter que vous ne pouvez pas être parfaites sur tous les plans et que vous avez besoin que tout cela se fasse à deux. Vous n'avez pas à vous sentir coupables car c'est une démarche tout à fait normale et salvatrice. Vous faites de votre mieux et c'est déjà très bien !

• Communiquer : n'hésitez pas à DEMANDER. Vous en avez le droit et petit à petit, vous n'aurez plus à le faire. Prenez le temps d'expliquer à votre conjoint à quel point tout ceci est difficile pour vous et que vous êtes à deux doigts de craquer. Exprimez votre déception et votre détresse face à cette situation. S'il est attentif à vos besoins, il répondra positivement à votre demande et un nouveau fonctionnement se mettra alors en place.

• Eviter les reproches : si vous devez exprimer votre ressenti, ne le faites pas dans le reproche. Et votre conjoint ne doit pas non plus vous en faire. C'est un deal non négociable qui apportera de la sérénité dans cette situation déjà tendue et complexe.

• Transmettre : et oui, pour le coup, cela demande de l'anticipation mais il est primordial que vous appreniez à vos enfants tout ce que vous essayez de conrer aujourd'hui. A votre fille, les valeurs essentielles qu'une femme se doit d'avoir et pareil pour votre fils en lui apprenant qu'il n'aide pas mais qu'il participe et que cela est normal ! Il faut les responsabiliser.

Si vous réussissez à appliquer ces quelques conseils, vous devriez déjà trouver une forme d'apaisement. La vie est bien trop courte pour la passer à souffrir et à se prendre littéralement la tête.

Votre vie de famille doit être sereine et accomplie alors prenez le taureau par les cornes et changez vos habitudes. Il serait dommage que tout cela vous mène à une dépressionou à un burn-out. Alors hauts les cœurs chers lecteurs ! ^^